Domaine CHAMBE

Deux pieds dans la vigne

Avec autant de racines vigneronnes du côté maternel, à Corent, que dans la branche paternelle à la Sauvetat, Nicolas Chambe n’hésite pas à dire que tout petit, il est « tombé deux fois dedans ». C’est donc assez naturellement qu’il s’oriente vers le travail des ceps, l’exploitation familiale incluant également la culture de céréales et le maraîchage. Lorsque Nicolas, après ses études viticoles en Champagne, rejoint son père Hubert, ils relancent la vinification de leur raisin, laquelle avait été progressivement délaissée. Les voilà donc, au milieu des années 1990, « avec 9 hectares, plus de 300 hectolitres de vin mais au début, pas un client : avec du recul, c’était bien un peu fou… »

À force de démarchage et grâce à leur accueil “maison” chaleureux, la qualité des vins Chambe leur vaut de trouver peu à peu des amateurs en nombre, « à condition de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier, insiste Nicolas : il faut chercher différents circuits de vente, ne pas se contenter d’un seul. J’aime bien notre clientèle touristique, souvent fidèle sur plusieurs années. »

Les ceps, dont quelques-uns centenaires, couvrent désormais 14 des 40 hectares de l’exploitation, et Nicolas en tire, dans les trois couleurs, huit cuvées distinctes. Même s’il regrette que « ce qui, à mon avis, reste mon meilleur produit, les cuvées de pinot noir, ne puisse pas être vendu sous l’appellation Côtes d’Auvergne », il est optimiste pour l’avenir du vignoble régional désormais bien reconnu, et dont la dimension modeste lui semble plutôt un atout. Un avenir dans lequel il tient par dessus tout à préserver l’indépendance de son métier, qui en reste toujours, année après année, le principal attrait.