Domaine Jérôme CHAPEL

Patience et longueur en bouche

Avec 3,5 hectares “seulement” et bientôt un de plus – dont une parcelle orientée plein sud sur le puy Saint-Romain, “l’Everest des Limagnes” –, Jérôme Chapel s’avance à pas mesurés mais fermes sur le chemin de la viticulture auvergnate. Il n’y arrive pas en terre inconnue, la tradition familiale ayant déjà conduit son père à “apporter” à la cave coopérative. « Mais j’ai monté mon activité en partant de zéro, surtout en vinification, avec mes premières “vraies” vendanges en 2009. » Jérôme s’est formé à la viticulture à Mâcon, mais aussi au commerce des vins. Il cherche à travailler sur de petits rendements pour aboutir à des vins très concentrés, et… se concentre lui-même sur la vente directe, chez lui ou sur les foires : « Ça prend beaucoup de temps mais ça vaut le coup. »

Tendre vers le bio, élaborer d’autres vins, notamment pour la garde : Jérôme s’assigne clairement ces objectifs, mais progressivement, sans hâte excessive ni délai péremptoire. Si l’on osait, on dirait que là comme ailleurs, le junior des caves particulières s’applique à donner du temps au temps. « Mes vinifications sont naturelles. Cela dit, le bio, ce n’est pas si simple. Notre souci, c’est la gestion de l’herbe sous les rangs de vigne : selon la largeur des plantations, ça veut dire soit beaucoup de matériel, soit beaucoup de temps… » Tout cela mérite essais et tentatives, de même que les durées variables d’élevage sur lies de ses cuvées de rosé et de blanc.

Pour l’avenir plus lointain, Jérôme pense aussi à accueillir des visiteurs amateurs dans un gîte dédié au vin, sans douter de l’attrait croissant du vignoble auvergnat. « Chez les plus de 40 ans, on sent encore un peu de réticence, mais beaucoup moins chez les plus jeunes. Il faut le temps… »